Une approche globale : le plan de travail sur les facteurs humains 

Le 31 mai, CanREA lancera une ressource inédite sur les enjeux des facteurs humains dans le secteur de l’énergie renouvelable du Canada. 

CanREA est fière de mettre à la disposition du secteur de l’énergie renouvelable du Canada une nouvelle ressource fiable qui traite des enjeux des facteurs humains de façon globale. 

« En milieu de travail, les facteurs humains peuvent correspondre aux exigences physiques et cognitives, à des éléments psychosociaux ou financiers et plus encore. Nous les considérons ensemble, dans leur globalité », soutient Mary MacLean, coordonnatrice des projets sur l’environnement, la santé et la sécurité et le perfectionnement de la main-d’œuvre de CanREA, qui dirige le travail de l’association sur les aspects humains du travail des techniciens de l’éolien, du solaire et du stockage d’énergie. 

La ressource en question, un plan de travail triennal sur les facteurs humains, répartit ce thème très large en catégories pertinentes pour l’exploitation des énergies renouvelables, confirme l’importance de ces enjeux et explore leurs interrelations, tout en abordant l’ergonomie, la formation, la santé mentale et la diversité. 

« Beaucoup de ces sujets ont déjà été traités en vase clos, mais pour la première fois, ils sont réunis en un seul plan cohérent, indique Mary MacLean. Il n’existe rien de semblable. » 

Durant la dernière année, CanREA a investi des ressources considérables dans ce projet, embauchant notamment une coordonnatrice des projets sur l’environnement, la santé et la sécurité à temps plein et plusieurs étudiants stagiaires, le tout grâce au financement de Ressources humaines, industrie électrique du Canada (RHIEC). 

Auteure principale du plan, Mary MacLean a pu compter sur la contribution de Conor Tosh, étudiant à la maîtrise à l’Université de Lethbridge, et de Phil McKay, directeur principal des opérations de CanREA, et sur les conseils des membres du Comité de santé, sécurité et environnement de CanREA, en particulier les sept membres du nouveau groupe de travail sur les facteurs humains, qui font tous partie du caucus national sur les opérations. 

« Nos membres nous ont indiqué les outils et l’équipement à inclure, et les conditions météorologiques à étudier en particulier, explique-t-elle. Par exemple, quand on se trouve à 300 pieds du sol et qu’une tempête s’annonce, il peut être tentant de prendre d’agir autrement que par beau temps. Les entreprises doivent en tenir compte. » 

CanREA s’est aussi intéressée aux effets psychologiques du travail en région éloignée. « Quand on travaille en duo à Bear Mountain, à plusieurs heures des services d’urgence les plus près, on sait qu’il sera difficile d’obtenir de l’aide si quelque chose se produit, et cela peut jouer sur les décisions qu’on prend », fait-elle valoir. 

Quelle sera la suite pour le groupe de travail? « Nous allons lancer le plan de travail au Sommet sur l’opération, à Toronto, et le diffuser auprès des membres de CanREA, répond-elle. Ensuite, ce sera le temps de commencer à cibler les éléments à prioriser. » 

« Cette ressource est conçue pour être utile aux membres de CanREA, indique-t-elle. Nous espérons qu’elle améliorera la compréhension des facteurs humains présents dans notre secteur. » 

Selon Mary MacLean, CanREA veut aider les membres à répondre aux enjeux des facteurs humains de façon efficace et interconnectée. Parce qu’au bout du compte, le secteur florissant de l’énergie renouvelable au Canada ne regroupe pas seulement des technologies, mais aussi des êtres humains dont nous dépendons tous pour atteindre la carboneutralité décrite dans la vision 2050 de CanREA .

CanREA remercie les membres de son caucus national sur les opérations, et tout particulièrement les membres du groupe de travail sur les facteurs humains pour le matériel et le temps qu’ils ont investis dans ce projet. Parmi eux se trouvent des représentants de Capital Power, Capstone Infrastructure, Enbridge, Liberty Power, Martin Up Consulting Inc., Pattern Canada, Suncor Énergie Inc., TriSummit Utilities et Vestas Canada. 

Pour plus d’information sur le caucus, consulter la page « Caucus et programmes » de notre site Web ou communiquer avec notre équipe des services aux membres. 

Prendre en charge

Les consommateurs d’électricité veulent plus d’énergie renouvelable

Ensemble, l’énergie éolienne, l’énergie solaire et le stockage d’énergie seront le cœur de la transition énergétique du Canada. Et c’est notamment parce que les consommateurs d’électricité – sociétés, gouvernements, ménages et petites entreprises – s’intéressent de plus en plus à l’énergie renouvelable. Pourquoi? Parce que ce type d’énergie est synonyme à la fois de faibles coûts, de retombées environnementales considérables et d’une autonomie énergétique accrue.

Les sociétés : un nouveau catalyseur de la croissance de l’énergie renouvelable

De plus en plus de sociétés font de la réduction des émissions de gaz à effet de serre une priorité dans leurs stratégies en matière de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et prennent des mesures pour utiliser de l’électricité provenant de sources non émettrices, comme l’éolien et le solaire.

Dans cette optique, les entreprises concluent avec des fournisseurs d’énergie renouvelable des contrats d’approvisionnement en électricité; il s’agit là d’ententes à long terme selon lesquelles des clients commerciaux ou industriels s’approvisionnent auprès de producteurs d’électricité renouvelable à un prix prédéterminé. Par « électricité renouvelable », on entend habituellement dans ce contexte à la fois l’attribut renouvelable (une compensation ou un crédit) et l’électricité en soi.

Si l’achat d’énergie renouvelable directement du réseau n’est pas possible, les sociétés peuvent se restreindre aux attributs renouvelables; elles aideront du coup à la production d’électricité renouvelable ailleurs.

En 2015, les contrats d’approvisionnement en électricité d’entreprises ont contribué au déploiement de 4,7 GW d’énergie renouvelable supplémentaire dans le monde. En 2020, ce chiffre atteignait 23,7 GW, soit plus que la totalité de la puissance éolienne et solaire installée au Canada. Mondialement, plus de 300 grandes entreprises se sont regroupées sous le collectif RE100* pour faire état de leur volonté de n’utiliser que de l’électricité renouvelable. Selon Bloomberg New Energy Finance*, les membres de RE100 devront acheter 93 GW d’énergie renouvelable en 2030 seulement pour respecter leur engagement actuel.

Une tendance bien visible au Canada, mais à plus petite échelle

Sur le marché déréglementé de l’électricité de l’Alberta, 2021 a déjà connu une vague de nouveaux contrats d’approvisionnement en électricité de sociétés comme Amazon, Budweiser, TD et Bimbo, qui vont stimuler l’installation de 769 MW de nouvelle puissance éolienne et solaire.

Les marchés réglementés répondent aussi à la demande grandissante des sociétés pour l’énergie renouvelable. Le récent programme Green Choice de la Nouvelle-Écosse, par exemple, permettra au gouvernement, aux entreprises et aux institutions de s’approvisionner en énergies éolienne et solaire auprès de nouvelles sources.

De fait, de plus en plus de services publics proposent désormais des options renouvelables à leurs clients dans différentes régions du pays.

En plus des sociétés, un nombre grandissant d’administrations municipales, provinciales et fédérales cherchent aussi à conclure des contrats d’approvisionnement en énergie renouvelable. La Ville d’Edmonton veut par exemple signer un tel accord pour combler ses besoins en électricité avec les énergies éolienne et solaire.

Un grand potentiel de croissance dans les ressources d’énergie distribuées

Les ressources d’énergie distribuées (RED) devraient donner aux ménages et aux petites entreprises de nouvelles occasions de demander la production sur place de l’énergie renouvelable. Ces consommateurs ont d’ailleurs déjà engendré le déploiement à venir de 190 MW d’énergie photovoltaïque à facturation nette au Canada. Dans l’optique de stimuler encore plus cette demande, les gouvernements de l’Alberta, de la Nouvelle-Écosse et du Canada ont tous récemment débloqué du financement en soutien au déploiement de systèmes de panneaux solaires à l’arrière du compteur électrique.

Si les RED intéressent les consommateurs pour les avantages financiers et environnementaux qui en découlent, elles peuvent aussi leur permettre de devenir des producteurs-consommateurs : en produisant l’énergie qu’ils consomment, ils ont le contrôle sur la façon dont ils alimentent leur domicile et leurs outils technologies, notamment leurs véhicules électriques. Cela signifie également pour eux une autonomie et une sécurité énergétiques renforcées.

Les gouvernements et les services publics examinent eux aussi le potentiel des RED au service du réseau. Les technologies de RED, comme les systèmes de panneaux solaires sur toit, les thermopompes ainsi que les bornes de recharge et les batteries de véhicules électriques, peuvent être regroupées en centrales électriques virtuelles capables de fournir des services précieux d’équilibrage du réseau, en plus de répondre aux besoins des consommateurs sur place. C’est sans compter qu’elles peuvent réduire la nécessité de nouvelles infrastructures de transport et de production d’électricité, et par le fait même, le coût du réseau en entier.

Si le Canada a peu exploité ces ressources, leur contribution au réseau électrique est nettement plus grande dans d’autres marchés, comme ceux des États-Unis, de l’Europe et de l’Australie.

L’intérêt des consommateurs pour les énergies éolienne et solaire se dessine comme un moteur important du déploiement de l’énergie renouvelable. Mais nous n’en sommes qu’aux débuts au Canada. L’inquiétude grandissante du public quant aux changements climatiques ainsi que les retombées environnementales et financières de ces technologies confirment toutefois que la demande des consommateurs pour celles-ci ne fera que s’accélérer.

La Vision de CanREA d’ici 2050

Cet article est le cinquième d’une série exposant la vision de CanREA dans laquelle j’explique pourquoi les énergies éoliennes et solaires et le stockage d’énergie seront au cœur de la transition énergétique du Canada pour cinq raisons clés :

  1. Parce que ces technologies représentent la trajectoire la plus abordable pour le réseau électrique;
  2. Parce qu’elles offrent de nombreuses retombées économiques intéressantes (création d’emplois stables bien rémunérés et investissement dans les communautés rurales);
  3. Parce qu’elles nous permettent également de lutter contre les changements climatiques, le plus important défi environnemental de notre époque;
  4. Parce qu’elles représentent des solutions fiables pour l’avenir énergétique du Canada;
  5. Parce qu’elles sont de plus en plus recherchées par les consommateurs. 

Lisez la série complète sur la Vision 2050 de CanREA ici.

Écrire l’histoire du stockage

CanREA rédige un nouveau plan favorisant le stockage d’énergie au Canada

Il y a 10 ans, mes collègues et moi avons commencé à conceptualiser des installations hybrides de production éolienne et de stockage d’énergie. C’était, à l’époque, un exercice hautement hypothétique. Les temps ont bien changé!

Aujourd’hui, les technologies de batteries sont rapidement mises en marché, et leur coût a diminué de 90 % dans la dernière décennie. Je suis ravi de voir des installations hybrides de production et de stockage d’énergie pleinement opérationnelles au Canada.

Cela semble donc être le moment idéal de raconter l’histoire du stockage d’énergie et de présenter le plan de CanREA pour favoriser le stockage au pays.

Cette histoire, je la commence par la fin : que signifierait « Et ils vécurent heureux » dans le secteur du stockage d’énergie? Au bout du compte, ces technologies finiront par être omniprésentes : le stockage sera pris en compte dans chaque investissement sur le réseau électrique, que ce soit un projet de production ou de transport d’un promoteur ou d’un opérateur.

Mais, bien sûr, nous devrons traverser plusieurs chapitres avant d’en arriver là : plus exactement six, chacun correspondant à un élément de transition clé défini par CanREA.

1. Compréhension et familiarité

Le premier chapitre consistera à améliorer la compréhension et la familiarité des Canadiens par rapport au stockage d’énergie.

Le stockage d’énergie est une technologie qui utilise l’électricité comme entrée, stocke l’énergie un certain temps, puis refournit de l’électricité comme sortie. Il faut en avoir une vision élargie, et non l’envisager simplement comme un système d’urgence ou un mécanisme pour équilibrer les variations dans la production d’énergie renouvelable.

Les batteries peuvent servir d’au moins 13 façons sur un réseau, comme l’indique le groupe de réflexion sur l’énergie propre RMI (par exemple pour réguler la fréquence ou gérer la congestion), et les autres technologies de stockage, comme l’accumulation de l’énergie par pompage ou le stockage sous forme d’air comprimé, peuvent généralement en faire tout autant.

CanREA écrit actuellement ce chapitre de l’histoire grâce aux riches connaissances de ses entreprises membres qu’elle met à profit pour promouvoir cette technologie flexible auprès des opérateurs de réseaux, des autorités de réglementation, des promoteurs et des législateurs.

2. Lois et réglementations

Le deuxième chapitre servira à introduire de nouvelles lois et réglementations pour permettre l’intégration du stockage d’énergie au réseau électrique.

Selon CanREA, chaque administration canadienne devrait définir le stockage d’énergie dans ses lois et sa réglementation, de sorte à pouvoir l’intégrer à son réseau électrique.

L’Alberta a fait les premiers pas : Alberta Energy a terminé un processus de mobilisation des intervenants sur la définition légale du stockage d’énergie et sur d’autres enjeux, comme la propriété des services publics réglementés. CanREA a également participé aux processus d’établissement des règles sur le stockage d’énergie pour les marchés de l’électricité en gros de l’Ontario et de l’Alberta.

3. Structure des marchés

Le troisième chapitre sera celui des changements à la structure des marchés. Les investisseurs privés doivent déterminer quelles sont les sources de revenus pour tirer profit des nombreux services qu’offre le stockage d’énergie. De même, les entités réglementées doivent avoir des méthodes pour évaluer les divers services de stockage et ainsi justifier les investissements à leur autorité de réglementation, à leurs clients et à leurs actionnaires.

CanREA prend actuellement part à d’importants processus en Alberta et en Ontario qui influencent la participation au marché du stockage. Dans l’avenir, CanREA continuera d’appuyer les changements à la structure des marchés qui ouvriront de multiples sources de revenus pour les technologies de stockage d’énergie.

4. Efficacité du réseau

Au quatrième chapitre, on mettra l’accent sur la nécessité pour les principaux intervenants d’envisager une gamme élargie d’outils afin de répondre aux besoins du réseau électrique. Parmi ces outils, on compte le stockage d’énergie, qui peut aider à rehausser l’efficacité des systèmes de transport et de distribution et, du coup, à gérer la congestion et les charges de pointe.

De nouveaux modèles mathématiques d’évaluation de la capacité de transport nous feront avancer sur ce plan, en parallèle à la construction et au déploiement d’infrastructures de comptage avancées qui permettront une gestion dynamique des charges de consommation.

Par exemple, CanREA a fait valoir que les technologies de stockage d’énergie doivent être considérées comme une solution de rechange à l’ajout de lignes de transport et de distribution en Alberta.

5. Communautés éloignées et autochtones

Le cinquième chapitre consistera à utiliser le stockage d’énergie pour appuyer la transition vers les énergies propres des communautés éloignées et autochtones qui importent actuellement du diesel. Les membres de CanREA ont déjà entamé la mise en œuvre de projets hybrides dans ces communautés pour y favoriser la production locale d’énergie, la réduction de la pollution atmosphérique et des émissions de GES, la sécurité énergétique et les retombées économiques.

Par exemple, le groupe ATCO, membre de CanREA, a signé une entente cette année avec la Première nation des Gwitchin Vuntut à Old Crow (Yukon), qui a commencé l’exploitation d’une centrale à énergie solaire de 900 kW avec batterie de 350 kWh, ce qui réduira la consommation de diesel pendant l’été.

6. Durabilité

Au sixième chapitre, le dernier mais non le moindre, il faudra s’assurer que les composants de stockage d’énergie sont produits de manière durable, en appui à une économie circulaire et à des conditions de travail sécuritaires. Le Code de conduite des membres de CanREA favorise les considérations éthiques dans les pratiques d’acquisition des produits et de chaîne d’approvisionnement.

CanREA a également entamé un projet pour recenser les possibilités actuelles et émergentes de recyclage des batteries au Canada. Pour en savoir plus, consultez notre page Rééquipement, mise hors service et démantèlement et notre fiche d’information sur le recyclage des batteries aux ions lithium.

Et ensuite?

CanREA continue d’écrire l’histoire du stockage d’énergie en poursuivant ses efforts de promotion en tant qu’association et en participant activement dans les discussions pertinentes avec les gouvernements provinciaux et fédéral.

D’ici quelques mois, elle publiera un livre blanc sur l’histoire complète du stockage d’énergie. Inscrivez-vous à notre infolettre pour en savoir plus.

Maintenons le cap!

Les énergies solaire et éolienne comme bases d’un réseau électrique fiable

Par Robert Hornung, président et chef de la direction, Association canadienne de l’énergie renouvelable

Ensemble, l’éolien, le solaire et le stockage d’énergie constituent des solutions fiables pour satisfaire les besoins énergétiques du Canada dans une économie carboneutre.

Tous savent que les énergies éolienne et solaire sont variables : le temps n’est pas toujours ensoleillé ou venteux.

Cependant, grâce aux technologies émergentes du secteur de l’électricité et aux nouvelles utilisations des technologies et des infrastructures existantes, bâtir un réseau électrique fiable fondé sur les énergies éolienne et solaire est manifestement possible.

Miser sur l’éolien et le solaire

Ce n’est pas de la science-fiction : il est déjà démontré que les énergies éolienne et solaire peuvent combler une portion considérable des besoins en électricité.

Actuellement, elles répondent à environ 6,8 % de la demande énergétique du Canada et,dans une plus grande proportion, elles répondent à 25 % de la demande à l’Île-du-Prince-Édouard et à 13 % en Nouvelle-Écosse).

Mais elles peuvent y contribuer encore plus.

Dans l’Union européenne, l’énergie éolienne comble déjà 16 % de la demande d’électricité. Cette proportion s’élève à plus de 20 % en Irlande, au Portugal, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni, et à près de 50 % au Danemark.

Parallèlement, l’énergie solaire répond maintenant à près de 10 % de la demande énergétique de certains pays.

En effet, Bloomberg New Energy Finance prévoit qu’en 2050, l’éolien et le solaire représenteront 56 % de la production mondiale d’électricité, atteignant des niveaux de pénétration de 70 à 80 % dans certains pays.

Mais étant donné la variabilité de la production éolienne et solaire, comment est-ce possible?

Généralement, la production d’énergie éolienne est plus élevée la nuit et l’hiver, et la production d’énergie solaire, l’été et le jour. Si cette complémentarité naturelle atténue la variabilité, les opérateurs de réseaux électriques, qui doivent équilibrer l’offre et la demande, ont besoin d’une plus grande certitude.

L’éolien et le solaire sont des énergies renouvelables abordables et carboneutres, mais leur croissance rapide augmente la variabilité dans le réseau.

Heureusement, les opérateurs disposent de plus en plus d’outils pour la gérer tout en tirant le maximum du solaire et de l’éolien.

Le stockage d’énergie : un outil en plein essor

Les technologies de stockage existantes sont nombreuses (batteries, volants d’inertie, pompage, air comprimé, hydrogène), mais elles ont une chose en commun : elles stockent l’énergie produite pour une utilisation ultérieure.

Récemment, les technologies de batterie ont suscité beaucoup d’intérêt. Elles sont rapidement mises en place et, au cours des dix dernières années, leur coût a chuté de 90 %.

Les batteries peuvent être utilisées seules ou dans le cadre de projets d’énergie renouvelable (ou projets hybrides). Elles peuvent répondre rapidement et avec précision aux directives des opérateurs de réseaux, ce qui en fait d’excellentes candidates pour renforcer la fiabilité du réseau, par exemple par le façonnement des énergies renouvelables, la gestion de la transmission et de la congestion, et le maintien de la tension.

Les batteries peuvent stocker de l’énergie pendant plusieurs heures, mais d’autres technologies émergentes, comme le stockage par air comprimé, offrent une capacité à plus long terme.

Les abondantes ressources hydroélectriques du Canada peuvent aussi stocker de l’énergie pendant de très longues périodes. Les réservoirs derrière les barrages emmagasinent l’énergie produite par les installations solaires et éoliennes, puis la libèrent au besoin. En effet, le Minnesota a recours aux ressources de Manitoba Hydro pour compenser la variabilité de sa production éolienne.

Interconnexion entre les réseaux

Les interconnexions entre les réseaux électriques sont un autre important outil de gestion de la variabilité : plus elles sont nombreuses, plus l’éventail d’options de gestion s’élargit.

De nombreuses études montrent que l’amélioration des interconnexions est un excellent investissement, qui s’avère aussi essentiel à l’accélération du déploiement des énergies renouvelables.

Mais les nouvelles méthodes de transmission ne sont pas tout…

L’émergence rapide des ressources d’énergie distribuées et la prévalence des technologies de réseaux intelligents donnent aussi de nouvelles options aux opérateurs de réseaux pour gérer la variabilité du côté de la demande.

Prenons l’énergie éolienne : comme la production atteint généralement son sommet la nuit, quand la consommation d’électricité est la moins élevée, on pourrait facilement utiliser cette énergie abordable en faisant augmenter la demande pendant cette période – par exemple en encourageant la recharge des véhicules électriques la nuit. Après tout, les batteries des véhicules électriques sont conçues expressément pour stocker l’énergie en vue d’une utilisation ultérieure.

Soulignons aussi que les nouvelles technologies solaires et éoliennes peuvent offrir de nombreux services de fiabilité sur le réseau, comme la réponse de fréquence rapide et la régulation de la puissance réactive. De plus, en cas de chute subite de la demande d’électricité, elles permettent de réduire la production beaucoup plus rapidement et à moindre coût que les technologies de production traditionnelles.

Les bases du réseau de demain

Donc, pouvons-nous profiter du coût incroyablement bas des énergies solaire et éolienne et les placer au cœur de réseaux d’électricité fiables? La réponse est oui.

Plus encore : les énergies éolienne et solaire et le stockage d’énergie constitueront des bases solides. Les réseaux de demain seront plus diversifiés, décentralisés et interconnectés, et privilégieront le solaire et l’éolien tout en fournissant les outils nécessaires pour assurer leur fiabilité. Les Canadiens profiteront alors de services améliorés à prix réduit permettant en prime de lutter contre les changements climatiques.

Cet article est le quatrième d’une série exposant la vision de CanREA dans laquelle j’explique pourquoi les énergies éoliennes et solaires et le stockage d’énergie seront au cœur de la transition énergétique du Canada. Jusqu’à présent, j’ai fait valoir que ces technologies représentent la trajectoire la plus abordable pour le réseau électrique, en plus d’offrir  de nombreuses retombées économiques intéressantes (création d’emplois stables bien rémunérés et investissement dans les communautés rurales). Elles nous permettent également  de lutter contre les changements climatiques, le plus important défi environnemental de notre époque, et elles représentent des solutions fiables pour l’avenir énergétique du Canada. Dans mon prochain article, j’expliquerai comment elles offrent de nouvelles options aux consommateurs.  

Lorsque les permis suivent l’innovation

Le caucus de l’Alberta de CanREA salue les assouplissements apportés au Règlement 007 de l’AUC

Le caucus de l’Alberta de Association canadienne de l’énergie renouvelable (CanREA, ou CanWEA avant le 1er juillet 2020) salue la décision de l’Alberta Utilities Commission (AUC) de réviser son Règlement 007. Depuis plusieurs années, nos membres travaillent avec l’AUC à l’amélioration de ce règlement qui encadre le processus de demande relative aux centrales, aux sous-stations, aux lignes de transmission, aux désignations des systèmes industriels et aux projets hydroélectriques.

Au nom de nos membres, nous avons réclamé des changements afin que le Règlement reflète mieux l’évolution rapide des technologies qui caractérise notre industrie.

Innovation et obsolescence

L’une des particularités du secteur de l’énergie renouvelable, c’est son évolution rapide, stimulée par le développement constant de nouvelles technologies. Si ces technologies engendrent des baisses de coûts (lisez notre article à ce sujet), les changements se produisent trop rapidement pour le processus d’approbation, ce qui complique la tâche aux promoteurs qui souhaitent faire des demandes de permis réglementaires en Alberta.

Par exemple, le plan d’un promoteur éolien qui fait une demande de permis pourrait comporter des technologies éoliennes qui, bien que d’avant-gardes au moment de la demande, ne seraient plus en production au moment de la construction, ayant été remplacées entre-temps par de nouveaux modèles plus avancés.

L’ancienne version du Règlement 007 prévoyait qu’un promoteur remplisse une révision de son permis s’il avait changé le modèle de son éolienne avant la construction; essentiellement, il s’agissait de recommencer la demande à zéro. Ce processus réglementaire fastidieux pouvait prendre des mois, voire des années.

Des assouplissements nécessaires

Grâce aux changements apportés au Règlement 007, un promoteur peut maintenant remplir une demande de permis avec un modèle d’éolienne provisoire – actuellement sur le marché – ou un modèle d’éolienne prévu – une technologie qui devrait l’être à court terme.

Lorsque la demande est approuvée, la planification du projet peut suivre son cours. Quelques semaines avant la construction, le promoteur envoie une révision confirmant le choix définitif de la technologie du projet. Tant que la puissance éolienne, la longueur des pales, la hauteur du moyeu, le niveau de bruit et l’incidence environnementale du nouveau modèle n’excèdent pas ceux du modèle préapprouvé, le projet peut aller de l’avant.

Le long processus fastidieux s’est transformé en procédure administrative simple et rapide.

Une refonte ambitieuse

En plus de mettre en œuvre de nouvelles mesures flexibles et de faciliter la compréhension du Règlement 007, l’AUC a ajouté un processus de demande pour les installations de stockage, modifié le processus de prolongement de permis, mis à jour le Participant Involvement Program (PIP), et clarifié la façon dont les répercussions du projet sont communiquées aux propriétaires fonciers, afin que ces derniers et les membres de la collectivité et des communautés autochtones soient informés des différentes éventualités.

Ces changements s’inscrivent dans une ambitieuse refonte du Règlement 007 effectuée de 2019 à 2021, au cours de laquelle l’AUC a consulté des propriétaires fonciers, des membres des collectivités et des acteurs de l’industrie grâce à CanREA (anciennement CanWEA).

Nous félicitions l’AUC d’avoir entrepris la démarche et de l’avoir menée à bien, et nous sommes heureux d’avoir contribué à cette solution novatrice.

Pour en savoir plus

Les membres du caucus de l’Alberta continueront de se mobiliser autour de cet enjeu. Ils recevront l’ensemble des renseignements sur ce changement réglementaire en Alberta, y compris un webinaire qui expliquera les changements apportés au Règlement 007 de l’AUC.

La participation à des caucus, groupes de travail et comités directeurs constitue l’un des principaux avantages accordés aux membres de CanREA à partir de l’échelon Supporteur. Il en existe plusieurs : caucus de l’Alberta, de la Saskatchewan, de l’Ontario et du Québec, caucus fédéral et caucus national sur le stockage d’énergie, sur les opérations et sur les ressources d’énergie distribuées. Cet engagement donne aux entreprises membres la chance de mener un important travail pour déterminer l’avenir de l’éolien, du solaire et du stockage d’énergie au Canada.

Pour en savoir plus sur l’admissibilité, veuillez communiquer avec les services aux membres de CanREA à l’adresse suivante : membres@associationrenouvelable.ca

Carpe diem, Canada

Nous pouvons atténuer les changements climatiques, mais seulement si nous plaçons l’éolien, le solaire et le stockage d’énergie au cœur d’une transition complète vers l’énergie propre dès aujourd’hui.

Il y a plus de 30 ans que je milite pour des mesures de réduction des gaz à effet de serre (GES), principalement de l’intérieur de la communauté environnementale et à titre de représentant du secteur de l’énergie renouvelable. Si l’on constate un progrès réel durant cette période, dans l’ensemble, le rythme des changements s’est révélé insuffisant : à l’heure où nous devrions sprinter pour tout tenter afin de prévenir la catastrophe, nous marchons lentement dans sa direction.

La température moyenne au Canada augmente deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale. Les signes des changements climatiques sont partout : fonte du pergélisol, montée du niveau des mers littorales, modification des tendances d’accumulation de neige et températures extrêmes provoquant une augmentation des inondations, des sécheresses et des tempêtes violentes.

Nous voyons déjà des répercussions importantes sur nos écosystèmes, nos communautés, nos infrastructures et notre économie, et la situation est en voie de s’aggraver dramatiquement.

En vertu de l’Accord de Paris, le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de GES de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030, et s’est joint à plus de 120 autres nations avec sa promesse d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Il s’est également fixé un objectif de réseau propre, visant ainsi 90 % de sources d’électricité non émettrices avant 2030 et 100 % avant 2050.

Les objectifs, c’est une chose; les résultats, c’en est une autre. Malgré les mesures prises jusqu’ici par le Canada, ses émissions annuelles de GES sont demeurées relativement stables depuis 2005, à plus ou moins 700 Mt, toujours aussi loin de l’objectif de Paris de 524 Mt.

En décembre 2020, l’Association a accueilli le nouveau plan du gouvernement fédéral, « Un environnement sain et une économie saine ». Il s’agit d’un pas important vers l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050, mais il est crucial que les nouvelles propositions qu’il contient se traduisent par des mesures concrètes aux résultats significatifs dès 2021.

Comment y arriver?

Les cibles de réduction de GES que s’est fixées le Canada pour 2030 et 2050 posent un défi, mais sont certainement atteignables.

L’Institut canadien pour des choix climatiques a récemment publié un rapport analysant 60 trajectoires potentielles différentes qui permettraient au Canada de devenir carboneutre d’ici 2050. Sa conclusion? Des technologies « valeurs sûres » permettraient de presque atteindre la cible de 2030 et une bonne partie de celle de 2050, bien qu’il faudra compléter ce travail par certaines des nombreuses technologies « paris risqués ».

S’il existe d’importantes différences entre les scénarios de carboneutralité, tous reposent sur une décarbonation et une expansion considérable du réseau électrique.

Heureusement, le Canada est mieux placé que la plupart de ses homologues pour développer une stratégie à partir de cette pierre angulaire. Pour y arriver, il doit agir sur trois fronts.

1. Première étape : Un approvisionnement en électricité propre

Au Canada, 82 % du réseau électrique est déjà propre. Les 18 % restants peuvent facilement le devenir grâce aux abondantes ressources d’énergie renouvelable inexploitées du pays – dont le potentiel dépasse de beaucoup cette proportion.

Nous devons faire en sorte que toute nouvelle production d’électricité découle de processus concurrentiels et de signaux du marché visant une production propre des plus abordables.

Halkirk Alberta Wind Farm. Photo : Capital Power

Grâce à leur coût concurrentiel, l’éolien et le solaire seront les principales ressources à l’avant-plan de ces nouveaux investissements, complétés par d’autres en stockage et en transport interprovincial d’énergie pour garantir la fiabilité.

Le président Biden a affirmé que les États-Unis prendront des mesures pour décarboner leur réseau électrique d’ici 2035. Le Canada peut faire de même et devrait accélérer ses efforts en ce sens, tout en travaillant avec son voisin du sud pour permettre l’exportation d’électricité propre et ainsi l’aider à atteindre son but.

2. Deuxième étape : L’abandon des combustibles fossiles, car un réseau propre, c’est loin d’être assez

Notre électricité peut bien être la plus propre au monde, mais tant que le transport, l’industrie lourde et le chauffage ne seront pas électrifiés, nous n’arriverons pas à réduire nos émissions de GES de manière substantielle.

Actuellement, l’électricité répond à 16 % des besoins énergétiques du Canada. Les 84 % restants sont en grande partie comblés par les combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon). Heureusement, pour bon nombre de ces besoins, les possibilités d’utiliser de l’électricité abondent.

La transition devrait commencer par le transport. Au cours des derniers mois, les signes encourageants se sont multipliés concernant les voitures électriques : promesse de constructeurs automobiles de transition vers une production de véhicules électriques, achats de voitures électriques en hausse chez les consommateurs, augmentation des investissements dans les infrastructures de recharge.

Nous avons également vu des engagements visant à bannir la vente de voitures à essence : d’ici 2035 au Québec et d’ici 2040 en Colombie-Britannique. Il faut maintenant rassembler toutes ces initiatives prometteuses en une stratégie globale fédérale-provinciale d’électrification du transport de passagers.

Ensuite, il faudra définir des stratégies similaires pour l’électrification de l’industrie lourde et des bâtiments. Si les gouvernements font bien de se consacrer à l’amélioration de l’efficacité énergétique du parc immobilier existant, il n’en reste pas moins crucial qu’ils profitent de ces rénovations pour explorer les possibilités d’autoapprovisionnement en énergie par une production d’électricité sur place (panneaux solaires sur les toits).

3. Troisième étape : Une production d’électricité beaucoup plus importante

Des études – notamment celles menées par l’Institut de l’énergie Trottier, le projet Trajectoire de décarbonation profonde à 2050 de l’ONU et l’Accélérateur de transition – sont toutes parvenues à une même conclusion : il faudra doubler ou tripler la taille du réseau électrique du Canada d’ici 2050 pour contrer les changements climatiques.

En effet, la réduction considérable des émissions de GES d’ici 2050 implique une augmentation de la demande en énergie propre pour alimenter les voitures électriques, les thermopompes électriques et de la nouvelle machinerie industrielle novatrice dans des secteurs comme celui de l’aluminium.

Un tel déploiement prendra du temps; nous devons commencer à prévoir le réseau électrique de 2050 dès maintenant pour mettre toutes les chances de notre côté.

Leadership mondial

Le Canada a une occasion de s’ériger en véritable leader mondial de la transition énergétique. Nos abondantes ressources énergétiques renouvelables nous procurent un avantage compétitif et nous sommes bien placés pour en profiter : la décarbonation et la forte expansion de notre réseau électrique propre compteront pour beaucoup dans l’atteinte de l’objectif de carboneutralité de 2050.

Les changements climatiques ne sont pas réversibles, mais avec une collaboration intersectorielle et interprovinciale, nous pouvons les ralentir afin que leurs effets soient plus gérables tout en créant des possibilités pour tous les Canadiens.

Nous avons une occasion unique de prévenir une catastrophe pour nos enfants et nos petits-enfants. Saisissons-la sans attendre!

Carpe diem.

Cet article est le troisième d’une série exposant la vision de CanREA quant à la façon dont l’éolien, le solaire et le stockage d’énergie, ensemble, seront au cœur de la transition énergétique du Canada. Jusqu’à présent, j’ai fait valoir que ces technologies représentent la trajectoire la plus abordable pour le réseau électrique du Canada, en plus d’offrir de nombreuses retombées économiques intéressantes (création d’emplois stables bien rémunérés et investissement dans les communautés rurales). L’énergie propre est également au cœur de nos initiatives nationales de lutte contre les changements climatiques, le plus grand défi environnemental de notre époque. Dans mon prochain article sur la vision de l’Association, j’expliquerai comment les énergies éolienne et solaire et le stockage d’énergie, ensemble, peuvent contribuer à la création du meilleur avenir possible pour les Canadiens en offrant de nouvelles options aux consommateurs.

Réels retours du renouvelable

Solides arguments économiques pour placer les énergies éolienne et solaire et le stockage d’énergie au cœur de la transition énergétique du Canada.

Dans un précédent article, j’affirmais que les énergies éolienne et solaire à faible coût d’aujourd’hui, combinées aux ressources actuelles en hydroélectricité et aux technologies de stockage d’énergie de plus en plus abordables, constituent l’option la plus économique et la meilleure voie possible pour l’avenir du réseau électrique du Canada.

J’aborde aujourd’hui une autre facette de l’argument économique : en plus de représenter le moyen le moins coûteux d’atteindre nos cibles climatiques, une électricité abordable, propre et fiable procure aux Canadiens de nombreuses autres retombées économiques de taille.

Le pays tirerait particulièrement avantage à donner au solaire, à l’éolien et au stockage une place centrale dans sa transition énergétique : nouveaux investissements locaux massifs, importante création d’emplois et bénéfices directs pour les propriétaires résidentiels, les petites entreprises et les collectivités d’accueil en milieu rural et éloigné, y compris les communautés autochtones.

Investissements

L’énergie renouvelable et le stockage sont les fondements de la transition que doit opérer le Canada pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

L’éolien, le solaire et les batteries recevront 80 % des investissements dans l’augmentation de la capacité de production d’électricité à l’échelle mondiale entre aujourd’hui et 2050, selon Bloomberg New Energy Finance. C’est 12 billions de dollars en nouveaux investissements.

Le Canada regorge de ressources solaires et éoliennes de grande qualité encore inexploitées : il devrait donc tâcher de se rendre attrayant pour ces investisseurs.

Chaque ajout de 100 MW de capacité éolienne signifie environ 180 millions de dollars d’investissement, et chaque ajout de 100 MW de capacité solaire, 112 millions de dollars. Les collectivités locales en retirent des bénéfices substantiels durant tout le cycle de vie du projet.

Création d’emplois

Les nouveaux investissements dans les énergies éolienne et solaire et le stockage d’énergie sont susceptibles de créer de nombreux emplois au pays.

Cette retombée est déjà manifeste à l’étranger. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), les secteurs de l’éolien et du solaire photovoltaïque employaient environ 5 millions de personnes en 2019, comparativement à un peu plus de 2 millions en 2012. La croissance de ces secteurs est rapide, et elle s’accélère fortement partout dans le monde.

Il y a possibilité de création d’emplois à toutes les phases du cycle de vie des projets solaires, éoliens et de stockage (développement, construction, opération et mise hors service et démantèlement). C’est sans compter les nombreux emplois associés à la fabrication de ces technologies et de leurs principaux composants.

En fait, étant donné le développement rapide prévu des secteurs de l’éolien et du solaire, le potentiel de création d’emplois est énorme. Il s’est même déjà confirmé aux États-Unis, où les professions de technicien en éoliennes et de technicien en solaire sont celles qui affichent la plus forte croissance.

Retombées pour les particuliers et les collectivités

Les nouveaux projets solaires et éoliens commerciaux génèrent des revenus de location pour les propriétaires fonciers et des recettes fiscales pour les collectivités d’accueil, en plus de diverses autres retombées qui répondent aux besoins prioritaires locaux, selon les ententes conclues avec les promoteurs.

Par exemple, une étude de la chaîne d’approvisionnement de l’Alberta a montré que 100 MW de capacité éolienne représentent environ 1 million de dollars par année en impôt foncier pour la collectivité d’accueil et environ 500 000 dollars en redevances aux propriétaires fonciers.

Il s’agit là de retombées économiques importantes pour les collectivités rurales qui hébergent des projets éoliens et solaires commerciaux. Beaucoup de ces collectivités ont une base industrielle limitée; les recettes de ces projets d’énergie renouvelable améliorent la stabilité de leur économie, qui repose souvent sur les recettes variables d’activités telles que l’agriculture, la foresterie et la pêche.

Par ailleurs, les propriétaires résidentiels, les entreprises et les organismes communautaires peuvent profiter de retombées économiques directes en installant des panneaux solaires sur leurs toits : réduction de la facture énergétique et augmentation de la valeur du bâtiment.

Retombées pour les communautés autochtones

Les communautés autochtones de tout le Canada cherchent de plus en plus à tirer parti des projets éoliens et solaires. Les promoteurs, de même que les gouvernements avec leurs politiques, répondent à l’appel.

Selon Indigenous Clean Energy, 197 des projets d’énergie renouvelable de taille moyenne à grande au Canada (plus du tiers étant solaires ou éoliens) appartiennent en tout ou en partie à des peuples autochtones et bénéficient de leur participation. À cela s’ajoutent quelque 2 000 petits réseaux d’énergie renouvelable exploités sous la direction d’Autochtones ou en partenariat avec eux. Et ces nombres sont voués à croître fortement dans les prochaines années.

Rôle du stockage

Le stockage d’énergie est à un stade de déploiement plus précoce que l’éolien et le solaire au Canada, mais il promet déjà d’importantes retombées économiques.

En effet, véritable couteau suisse de la transition énergétique, le stockage peut rendre de multiples services. En permettant une utilisation plus efficace des ressources fiables et abordables que sont le vent et la lumière du soleil, il améliore la fiabilité du réseau, réduit les pannes coûteuses et retranche les coûts associés au réseau.

Un grand nombre d’entreprises et de services publics d’énergie renouvelable l’intègrent déjà à leurs activités de planification et de développement, et cela devrait s’accélérer à mesure que le coût de la technologie continue de chuter.

Retours du renouvelable

Le Canada doit grandement augmenter le développement de l’énergie éolienne, de l’énergie solaire et du stockage d’énergie s’il veut avoir une chance de devenir carboneutre d’ici 2050. Il est tout aussi essentiel que les Canadiens, et leurs collectivités, profitent des retombées économiques importantes et concrètes associées au développement maximal de ces technologies d’énergie renouvelable – des retombées qui feront boule de neige sur des générations.

Dans mon prochain article sur la vision de l’Association, j’expliquerai pourquoi les énergies éolienne et solaire et le stockage d’énergie jouent un rôle décisif dans la lutte contre les changements climatiques.

Pour obtenir plus de données sur l’énergie solaire, l’énergie éolienne et le stockage d’énergie au Canada, rendez-vous sur notre page En chiffres.   

Sur les toits : le rôle du solaire pour la carboneutralité

Nous ne pourrons pas atteindre la carboneutralité en misant seulement sur l’efficacité énergétique : le Canada a besoin de beaucoup plus d’électricité renouvelable. Il est donc temps de mettre à profit l’immense potentiel inexploité sur les toits des maisons et des entreprises, tout en veillant à rendre les bâtiments plus écoénergétiques.

Système photovoltaïque de 6 kW sur le toit d’une maison de Lethbridge, en Alberta. (Photo : Solar Optix Energy Services)

Dans son nouveau plan climatique publié en décembre 2020, le gouvernement du Canada présente une série de mesures pour dépasser la cible actuelle de diminution des émissions de gaz à effet de serre fixée selon l’Accord de Paris, soit une réduction de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030.

Ce plan vise indéniablement à favoriser l’efficacité énergétique : le gouvernement promet 2,6 milliards de dollars pour aider les propriétaires à rendre leurs maisons plus écoénergétiques.

Il est essentiel que les propriétaires puissent aussi utiliser ces fonds pour investir dans des toits solaires, car si les mesures de réduction de la consommation d’énergie sont indispensables, elles ne sont pas suffisantes.

Le plan fédéral indique que d’ici 2050, le Canada devra produire jusqu’à trois fois plus d’électricité non émettrice qu’aujourd’hui, simplement pour répondre à la demande accrue découlant de l’électrification propre des transports, du chauffage et de l’industrie.

Les investissements majeurs dans les bâtiments existants doivent viser à la fois l’efficacité énergétique et l’autoapprovisionnement en énergie. Ces deux objectifs sont complémentaires et ne sauraient être dissociés, ce à quoi des provinces comme l’Alberta et la Nouvelle-Écosse ont porté attention dans leurs programmes d’efficacité énergétique.

L’installation de toits solaires est l’une des mesures les plus simples et directes vers la carboneutralité; une mesure véritablement « sans regrets ».

Les détracteurs diront que les panneaux solaires ne fonctionnent pas lorsqu’il fait noir, et ils ont raison. Mais ces panneaux peuvent fournir de l’énergie aux ménages canadiens quand ils en ont vraiment besoin : pendant la journée, là où ils en utilisent le plus. Par ailleurs, les technologies de stockage viennent pallier cette lacune en assurant l’approvisionnement durant les périodes non ensoleillées.

En un an, un système photovoltaïque résidentiel de 6 kW produit au moins 6 000 kWh d’électricité. C’est assez pour parcourir 15 000 km en véhicule électrique et fournir toute l’eau chaude nécessaire à un ménage chaque année, et il reste encore beaucoup d’électricité pour d’autres usages domestiques.

Utiliser l’énergie solaire pour ces besoins, plutôt que les combustibles fossiles, éviterait environ quatre tonnes d’émissions de CO2 par année, ce qui correspond à une réduction de 40 % des émissions de CO2 d’un ménage moyen.

Bien sûr, tous les toits ne conviennent pas à la production d’énergie solaire. Certains pointent vers le nord et d’autres sont à l’ombre de grands arbres ou de bâtiments voisins. Mais aucune raison pratique n’empêche de décupler le nombre actuel de toits solaires au Canada.

Ces toits, il y en a environ 40 000 aujourd’hui au pays. Or, l’Australie* en compte 2,5 millions, les États-Unis*, bien plus de 2 millions, et l’Allemagne* ainsi que le Royaume-Uni* – où il ne pleut jamais – bien plus de 1 million.

Le Canada fait piètre figure face à de nombreux pays semblables dans le déploiement des toits solaires. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons dès maintenant tirer parti de la baisse incroyable du coût de la technologie ainsi que des améliorations constantes de sa durabilité et de ses performances.

En effet, le coût des panneaux solaires a chuté de 90 % depuis 2010. Ils sont aussi plus durables. Un toit solaire acquis aujourd’hui produira de l’électricité propre pendant au moins 30 ans sans faillir et presque sans entretien.

Il est d’ailleurs très rapide d’en installer un, avec ou sans système de stockage à batterie. Deux mois, c’est souvent tout ce qu’il faut pour passer de l’idée à la mise en service complète, grâce à une conception simple et efficace et à un processus de délivrance de permis sans tracas.

Nous l’avons dit, il est crucial d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments pour parvenir à la carboneutralité, mais il faut aller au-delà d’une utilisation repensée des combustibles fossiles. Nos bâtiments doivent aussi produire et consommer plus d’électricité propre pour remplacer ces combustibles.

Les décideurs politiques devraient saisir les nouvelles occasions de modernisation des bâtiments pour réellement transformer notre paradigme de production et de consommation d’énergie et ainsi réaliser l’ambitieux plan climatique du Canada. Fournir à un plus grand nombre de Canadiens les ressources pour installer des toits solaires serait un bon début.

Cliquez ici pour lire le communiqué de l’Association canadienne de l’énergie renouvelable sur le plan climatique fédéral.

* Non disponible en français

Joignez-vous à nous pour développer les énergies renouvelables et le stockage d’énergie au Canada

Assurez-vous que votre entreprise sera bien positionnée « lorsque la digue cédera ».

Il y a 20 ans, le jeune batteur que j’étais aimait particulièrement la chanson When the Levee Breaks de Led Zeppelin, qu’on peut traduire par « lorsque la digue cédera ». Je ne suis peut-être plus au sommet de ma gloire, mais je la joue encore aujourd’hui avec mon nouveau groupe et elle résonne en moi d’une tout autre manière.

À titre de nouveau vice-président, Développement des affaires, finances et opérations de l’Association canadienne de l’énergie renouvelable (l’Association), je considère aujourd’hui ce classique de Led Zep comme une belle métaphore du travail constant que nous faisons pour éliminer les obstacles politiques, réglementaires et commerciaux qui empêchent l’énergie renouvelable d’atteindre son plein potentiel au Canada. À chacune de nos percées, un flot de possibilités jaillit, permettant au marché de croître.

L’Association est un peu comme un nouveau supergroupe, issu de la fusion entre l’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA) et l’Association des industries solaires du Canada (CanSIA) le 1er juillet 2020. Ensemble, nous soutenons désormais d’une seule voix forte le déploiement et l’exploitation responsable de l’énergie éolienne, de l’énergie solaire et du stockage d’énergie qui façonnent l’avenir énergétique du Canada.

Si vous connaissez la chanson, vous savez déjà combien le potentiel du Canada à cet égard est immense, surtout considérant son abondance de ressources naturelles renouvelables d’un océan à l’autre.

Sur la partition mondiale, de nouvelles harmonies se créent déjà : selon l’Agence internationale de l’énergie, en 2020, les sources renouvelables représenteront près de 90 % de l’augmentation de la capacité de production électrique mondiale. Et d’ici 2050, encore plus de croissance est à prévoir dans le monde, comme l’a expliqué notre président et chef de la direction  dans son billet du mois de novembre intitulé L’abordabilité du futur réseau électrique du Canada passe par le développement massif des énergies éolienne et solaire.

Quel est le moteur de toute cette croissance? C’est en partie le fait que les énergies solaire et éolienne sont maintenant les sources de production d’électricité mise en service les moins coûteuses, et qu’à plusieurs endroits, le stockage d’énergie est en voie de devenir économique rapidement.

S’ajoute à ces facteurs la demande des consommateurs – des propriétaires résidentiels aux grandes entreprises comme Apple et Amazon – pour de l’énergie propre de sources renouvelables telles que le soleil et le vent.

On le voit, des forces considérables s’accumulent dans le monde, incitant à élargir le marché de l’énergie renouvelable.

Au Canada, toutefois, une digue retient le plein développement de ces technologies. De nombreux obstacles se dressent dans les politiques, les règlements et le marché, rendant difficile, voire impossible pour les consommateurs d’électricité d’acheter de l’énergie renouvelable ou de construire leurs propres installations d’énergie solaire, d’énergie éolienne ou de stockage d’énergie.

C’est là où l’Association entre en scène.

L’Association a pour mission de promouvoir les industries des énergies éolienne et solaire et du stockage d’énergie. Elle est formée d’entreprises actives dans ces secteurs ou intéressées à offrir des produits ou des services aux entreprises participantes qui se multiplient.

Nous travaillons sans relâche pour assurer une place centrale à nos technologies dans l’évolution du bouquet énergétique canadien. Nous visons la croissance du marché pour nos technologies et voulons mieux faire comprendre aux groupes d’intérêt ces solutions propres, abordables, fiables, flexibles et évolutives qui peuvent répondre aux besoins énergétiques du Canada.

L’Association continue de chaque jour de battre le tambour pour que les industries soient entendues.

Nous faisons vibrer une corde sensible? Allez lire les avantages que procure l’adhésion. Nos membres ont plusieurs possibilités :

  • de se tenir au courant de l’évolution du marché et des dernières nouvelles de l’industrie;
  • de mener et de façonner le développement de positionnements pour amplifier la voix de notre industrie;
  • d’appartenir à un réseau où il est possible d’échanger et de faire connaître son entreprise.

Joignez-vous à l’Association dès aujourd’hui! Ainsi, chaque fois que la « digue cédera », votre entreprise sera bien placée pour profiter de l’expansion du marché de l’énergie éolienne, de l’énergie solaire et du stockage d’énergie du Canada.

L’abordabilité du futur réseau électrique du Canada passe par le développement massif des énergies éolienne et solaire

L’énergie éolienne, l’énergie solaire et le stockage d’énergie occuperont une place centrale dans l’évolution du bouquet énergétique canadien. La principale raison? L’abordabilité.

C’est un fait : les énergies éolienne et solaire connaissent une croissance importante au Canada et à l’international.

En effet, dans le New Energy Outlook 2020, Bloomberg New Energy Finance (BNEF)* prévoit que le recours aux énergies éolienne et solaire dans la réponse à la demande mondiale en électricité passera de 9 % actuellement à la proportion impressionnante de 56 % d’ici 2050. Cette prévision concorde avec celle de DNV GL dans Energy Transition Outlook 2020*, soit que d’ici 2050, les énergies éolienne et solaire combleront 62 % de la demande mondiale en électricité.

Fait surprenant, selon ces études, le principal facteur de cette croissance colossale est avant tout économique, bien avant la capacité de lutte contre les changements climatiques.

Si les énergies éolienne et solaire deviennent les sources de premier choix pour la production d’électricité mise en service à l’échelle mondiale, c’est parce qu’il s’agit des moins coûteuses. Il nous faudra donc leur accorder une part bien plus grande du bouquet énergétique pour que nos tarifs d’électricité demeurent bas.

Selon le rapport Levelized Cost of Energy Analysis 2020 de Lazard*, le coût de l’énergie solaire a chuté de 90 % depuis 2009, et celui de l’énergie éolienne, de 71 %. Aux États-Unis, le coût moyen actualisé de ces deux types d’énergie est maintenant plus bas que celui de toute autre source de production d’électricité mise en service.

Il en va de même à bien des endroits dans le monde. Selon BNEF, c’est maintenant l’une ou l’autre de ces sources qui est la moins coûteuse dans les pays qui comptent pour les trois quarts de l’économie mondiale. Dans le World Energy Outlook 2020, l’Agence internationale de l’énergie* qualifie l’énergie solaire de « nouvelle reine de l’approvisionnement en électricité » et explique qu’il s’agit de la source la plus abordable à ce jour.

Au Canada aussi, les projets éoliens et solaires sont compétitifs par rapport aux autres sources de production d’électricité mise en service. Par exemple, des contrats d’énergie éolienne à des tarifs inférieurs à 40 $/MWh ont été signés en Alberta* et en Saskatchewan*, et des contrats d’énergie solaire ont été conclus en Alberta à des tarifs de 48 $/MWh en moyenne*.

Ces montants, déjà peu élevés, devraient diminuer encore grâce à l’évolution constante de la technologie. BNEF prévoit que dès le milieu des années 2020, l’électricité des nouvelles installations éoliennes et solaires sera moins chère que celle des centrales au charbon et au gaz naturel.

Certains diront que ces coûts sont sous-estimés, car ils ne tiennent pas compte du fait qu’en raison de la variabilité de ces sources d’énergie, il faut les combiner à diverses technologies pour arriver à un haut taux de pénétration dans le réseau électrique. Cependant, la ressource hydroélectrique, dont le Canada dispose en abondance, est un excellent atout peu coûteux pour faciliter l’intégration des énergies éolienne et solaire à bien des endroits du pays.

Au même moment, BNEF, DNV GL et Lazard rapportent l’importante baisse de coûts de plusieurs technologies de stockage d’énergie. BNEF révèle par exemple que le coût des batteries au lithium-ion a chuté de près de 90 % dans la dernière décennie. De son côté, DNV GL prévoit que ce coût diminuera encore des deux tiers d’ici 2030.

Dans un prochain billet, nous creuserons davantage les façons les plus rentables d’assurer la fiabilité d’un réseau composé en grande partie de sources éoliennes et solaires. Pour le moment, il n’en reste pas moins évident que les énergies éolienne et solaire à faible coût d’aujourd’hui, combinées aux ressources actuelles en hydroélectricité et aux technologies de stockage de plus en plus abordables, constituent l’option la plus économique et la meilleure voie possible pour l’avenir du réseau électrique du Canada.

Pour plus de données sur l’énergie solaire, l’énergie éolienne et le stockage d’énergie au Canada, rendez-vous sur notre page En chiffres.  

* En anglais seulement