L’énergie éolienne, l’énergie solaire et le stockage d’énergie occuperont une place centrale dans l’évolution du bouquet énergétique canadien. La principale raison? L’abordabilité.
C’est un fait : les énergies éolienne et solaire connaissent une croissance importante au Canada et à l’international.
En effet, dans le New Energy Outlook 2020, Bloomberg New Energy Finance (BNEF)* prévoit que le recours aux énergies éolienne et solaire dans la réponse à la demande mondiale en électricité passera de 9 % actuellement à la proportion impressionnante de 56 % d’ici 2050. Cette prévision concorde avec celle de DNV GL dans Energy Transition Outlook 2020*, soit que d’ici 2050, les énergies éolienne et solaire combleront 62 % de la demande mondiale en électricité.
Fait surprenant, selon ces études, le principal facteur de cette croissance colossale est avant tout économique, bien avant la capacité de lutte contre les changements climatiques.
Si les énergies éolienne et solaire deviennent les sources de premier choix pour la production d’électricité mise en service à l’échelle mondiale, c’est parce qu’il s’agit des moins coûteuses. Il nous faudra donc leur accorder une part bien plus grande du bouquet énergétique pour que nos tarifs d’électricité demeurent bas.
Selon le rapport Levelized Cost of Energy Analysis 2020 de Lazard*, le coût de l’énergie solaire a chuté de 90 % depuis 2009, et celui de l’énergie éolienne, de 71 %. Aux États-Unis, le coût moyen actualisé de ces deux types d’énergie est maintenant plus bas que celui de toute autre source de production d’électricité mise en service.
Il en va de même à bien des endroits dans le monde. Selon BNEF, c’est maintenant l’une ou l’autre de ces sources qui est la moins coûteuse dans les pays qui comptent pour les trois quarts de l’économie mondiale. Dans le World Energy Outlook 2020, l’Agence internationale de l’énergie* qualifie l’énergie solaire de « nouvelle reine de l’approvisionnement en électricité » et explique qu’il s’agit de la source la plus abordable à ce jour.
Au Canada aussi, les projets éoliens et solaires sont compétitifs par rapport aux autres sources de production d’électricité mise en service. Par exemple, des contrats d’énergie éolienne à des tarifs inférieurs à 40 $/MWh ont été signés en Alberta* et en Saskatchewan*, et des contrats d’énergie solaire ont été conclus en Alberta à des tarifs de 48 $/MWh en moyenne*.
Ces montants, déjà peu élevés, devraient diminuer encore grâce à l’évolution constante de la technologie. BNEF prévoit que dès le milieu des années 2020, l’électricité des nouvelles installations éoliennes et solaires sera moins chère que celle des centrales au charbon et au gaz naturel.
Certains diront que ces coûts sont sous-estimés, car ils ne tiennent pas compte du fait qu’en raison de la variabilité de ces sources d’énergie, il faut les combiner à diverses technologies pour arriver à un haut taux de pénétration dans le réseau électrique. Cependant, la ressource hydroélectrique, dont le Canada dispose en abondance, est un excellent atout peu coûteux pour faciliter l’intégration des énergies éolienne et solaire à bien des endroits du pays.
Au même moment, BNEF, DNV GL et Lazard rapportent l’importante baisse de coûts de plusieurs technologies de stockage d’énergie. BNEF révèle par exemple que le coût des batteries au lithium-ion a chuté de près de 90 % dans la dernière décennie. De son côté, DNV GL prévoit que ce coût diminuera encore des deux tiers d’ici 2030.
Dans un prochain billet, nous creuserons davantage les façons les plus rentables d’assurer la fiabilité d’un réseau composé en grande partie de sources éoliennes et solaires. Pour le moment, il n’en reste pas moins évident que les énergies éolienne et solaire à faible coût d’aujourd’hui, combinées aux ressources actuelles en hydroélectricité et aux technologies de stockage de plus en plus abordables, constituent l’option la plus économique et la meilleure voie possible pour l’avenir du réseau électrique du Canada.
Pour plus de données sur l’énergie solaire, l’énergie éolienne et le stockage d’énergie au Canada, rendez-vous sur notre page En chiffres.
* En anglais seulement