Un momentum favorable aux investissements au Québec

Si le Québec a fait preuve de leadership dans le déploiement et le développement d’une industrie des énergies renouvelables depuis le début des années 2000, le rythme a quelque peu diminué depuis le dernier appel d’offres en énergie éolienne, conclu en 2014. Avec la mise en service des différentes phases du complexe hydroélectrique de La Romaine et de quelque 4000 MW d’énergie éolienne, au moment où la demande en électricité stagnait et que des gains de 10 TWh étaient réalisés en efficacité énergétique, de nouveaux projets en énergie renouvelable, aussi novateurs et porteurs pour l’économie soient-ils, étaient soudainement plus difficiles à justifier.

Mais cette situation évolue. Rapidement, par surcroît. Les efforts pour promouvoir l’électricité verte du Québec comme un avantage économique portent fruit. Ceux-ci devraient être accélérés par la parution prochaine du Plan pour l’économie verte du Québec. L’électricité du Québec devient un atout pour attirer des industries. Pour électrifier des secteurs économiques. Et cela se répercute dans la planification du réseau électrique québécois.

À l’automne 2019, Hydro-Québec Distribution publiait une nouvelle mouture de son Plan d’approvisionnement, contenant des prévisions jusqu’à 2029. Pour la première fois depuis plusieurs années, nous pouvions y remarquer que la société d’État prévoit un déficit en énergie à partir de 2026, appelé à s’accroître jusqu’à 2029.

Bien sûr, depuis l’automne dernier, le paysage a été bouleversé par l’apparition de la pandémie à laquelle nous devons tous faire face et qui a des impacts sur la demande en électricité au Québec. Hydro-Québec prévoit toutefois que ces impacts ne se répercuteront pas à moyen et à long termes. En d’autres mots, Hydro-Québec prévoit que l’électricité verte du Québec sera une denrée toute aussi recherchée et populaire une fois que l’économie aura repris son erre d’aller.

C’est sans doute ce qui a poussé Hydro-Québec à mener au cours des derniers mois une consultation du secteur de la production de l’électricité à laquelle l’Association canadienne de l’énergie renouvelable et plusieurs de ses membres ont été des participants actifs. De nombreux intervenants y ont soulevé à quel point l’énergie éolienne est la solution la plus abordable qui s’offre en termes de nouveaux approvisionnements alors que l’énergie solaire et le stockage d’énergie voient aussi leurs coûts diminuer de façon importante et peuvent constituer des solutions plus qu’intéressantes pour le réseau québécois.

La nouvelle présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Mme Sophie Brochu, a d’ailleurs très bien résumé la situation au cours de l’été lors d’une intervention à l’Assemblée nationale. Les barrages du Québec ne débordent pas, ils permettent d’accumuler un potentiel latent, qui trouve des acheteurs. Hydro-Québec vend déjà d’importantes quantités d’électricité à ses voisins et pourra jouer un rôle encore plus important dans la décarbonation des réseaux d’électricité de l’État de New York, de ceux de la Nouvelle-Angleterre, des provinces atlantiques et même de l’Ontario.

La production hydroélectrique québécoise devient ainsi une immense batterie qui facilite le remplacement de la production fossile dans les réseaux voisins et l’électrification de l’économie et le déploiement de nouveaux projets d’énergie renouvelable au Québec.

Le défi sera dès lors de trouver la façon la plus efficiente de répondre aux nouveaux besoins du Québec et à ses objectifs dans le Nord-Est du continent. La production indépendante d’énergie renouvelable est ainsi très bien positionnée. Elle peut prolonger la durée de vie de ses actifs en opération tout en présentant des solutions innovantes à coût compétitif, au bénéfice des clients québécois, des communautés d’accueil des projets et des grands acheteurs d’électricité de l’extérieur de la province.

Ce développement sera inédit dans le sens où il ne devrait pas garantir de quantités d’énergie à une technologie plus qu’à une autre. Il favorisera les partenariats : entre technologies (éolien, solaire, stockage, hydroélectricité et l’hydrogène), entre producteurs, avec les divisions Distribution et Production d’Hydro-Québec. Ce sera un monde qui ne ressemblera sans doute pas à ce que l’industrie a connu dans le passé. Il imposera une capacité d’adaptation et d’innovation sans précédent. Mais une chose est certaine : les opportunités seront au rendez-vous très prochainement, à condition de commencer à se préparer dès maintenant.

Informez-vous sur l’Association canadienne de l’énergie renouvelable, et écrivez à membres@associationrenouvelable.ca si vous aimeriez vous joindre au caucus du Québec.   

Énergies éolienne et solaire : une croissance rapide appelée à s’accélérer

Grâce à l’intégration du stockage d’énergie, les plus grandes sources de production d’électricité mise en service du Canada se développeront considérablement, des plus petits aux plus gros projets.

Des sources d’énergie rapidement devenues incontournables

En misant sur leurs synergies (et sur l’intégration croissante du stockage d’énergie), les industries éolienne et solaire du Canada consolideront le rôle central qu’elles joueront pour combler les besoins futurs du Canada en matière de production d’électricité et de gestion du réseau. Chacune de ces industries suit toutefois sa propre trajectoire de croissance, et il y a lieu de se pencher sur leur transition rapide de marché de niche à source d’énergie répandue.

En 1999, le Canada comptait environ 100 MW de puissance éolienne commerciale, répartis entre de petites collectivités du Yukon, de l’Alberta, de l’Ontario et du Québec. Les administrations et les promoteurs concernés ont été les premiers à tirer parti du potentiel moderne des ressources éoliennes locales.

Les premiers projets solaires à grande échelle ont vu le jour en Ontario à la fin des années 2000; ils ont préparé le terrain pour toute une chaîne d’approvisionnement derrière cette nouvelle industrie propre et dynamisante pour les collectivités. À petite échelle, on a vu se joindre aux quelques acteurs qui avaient adopté l’énergie solaire depuis des décennies un nombre croissant de « prosommateurs » urbains et ruraux installant des panneaux solaires par souci de fiabilité, d’économie et d’écologie.

En moins de 20 ans, la production éolienne et solaire du Canada est passée de quelques centaines de mégawatts à plus de 16 000 MW. Certains parcs éoliens ont atteint une puissance de 300 MW, et certaines installations solaires ont franchi le cap des 100 MW. Des milliers de propriétaires se sont également mis à produire de l’énergie solaire propre et renouvelable à petite échelle, sur la toiture de leur demeure ou sur leur propriété foncière.

Cependant, malgré la croissance, l’envergure et la diversité d’applications d’une industrie de l’énergie renouvelable toujours plus intégrée, cette dernière recèle encore un énorme potentiel à exploiter pour le Canada.

Bilan actuel au Canada

En 2018, la production éolienne et solaire a permis de combler environ 6,2 % des besoins en électricité du Canada, une hausse par rapport à la contribution négligeable il y a 20 ans. Puisque la production au charbon et à partir d’autres combustibles fossiles est délaissée à un rythme accéléré – et que l’éolien et le solaire représentent 68 % de la nouvelle puissance installée au Canada entre 2009 et 2018 –, la part de la demande comblée par ces industries devrait augmenter considérablement au cours des prochaines années.

D’ailleurs, le coût est un facteur de croissance clé. De récentes rondes d’approvisionnement en Alberta et en Saskatchewan ont prouvé que l’énergie éolienne est la plus économique des filières de production d’électricité mise en service au Canada. Fort de 13 413 MW de puissance éolienne installée à ce jour, le Canada occupe actuellement le 9e rang au classement des pays producteurs d’énergie éolienne.

Les projets solaires à grande échelle explorent aussi de nouvelles avenues abordables; le coût du solaire devrait être du même ordre que celui de l’éolien bien avant la fin des années 2020. Le Canada se classe parmi les vingt plus grands pays producteurs d’énergie solaire, lui qui compte environ 3 000 MW de puissance installée répartie entre plus de 44 000 sites de toutes tailles partout au pays.

L’intérêt grandissant des entreprises et des consommateurs pour ces technologies est un autre puissant moteur de croissance. L’engagement d’entreprises comme RBC et Telus Communications Inc. à s’approvisionner en énergies éolienne et solaire stimule les investissements. Le Business Renewables Centre Canada, pour sa part, s’est donné comme objectif d’aider les entreprises et les organisations à acheter 2 GW d’énergie renouvelable d’ici 2025.

Par ailleurs, le stockage d’énergie s’impose progressivement comme une méthode essentielle pour intégrer l’éolien et le solaire aux réseaux électriques. On compte actuellement plus de 30 projets de stockage rechargeable au Canada, dont la capacité combinée est de 78 MW; ceux-ci fournissent les services nécessaires à l’utilisation efficace de l’énergie renouvelable produite.

La variété des technologies de stockage déployées est remarquable, et les vastes efforts de recherche et de développement se poursuivent. En plus des batteries et du stockage d’eau, le Canada exploite déjà les accumulateurs cinétiques, le stockage chimique, le stockage par air comprimé, le stockage d’hydrogène et le stockage d’énergie thermique. Conjuguées à une puissance électronique avancée, ces technologies contribuent à créer un réseau intelligent qui peut tirer pleinement parti de ce potentiel encore inexploité.

Un nouvel horizon de possibilités

De plus en plus de centrales « hybrides » sont en développement au Canada et partout dans le monde; certaines combinent à la fois l’éolien, le solaire et le stockage d’énergie.

Les approches intégrées et adaptées sont mieux à même de répondre aux besoins locaux d’énergie et de fiabilité, et sont souvent synonymes de retombées économiques et d’autres avantages pour les collectivités. En raison de leurs caractéristiques techniques, ces systèmes à onduleur sont des solutions tout indiquées aux défis associés à l’électrification, à l’évolution des habitudes de consommation et aux besoins de flexibilité du réseau.

Ces technologies complémentaires renforcent la flexibilité et la résilience du réseau tout en facilitant le remplacement des sources d’électricité émettrices de carbone et gourmandes en ressources. Et il s’agit là des éléments clés de toute stratégie crédible d’électrification et de lutte contre les changements climatiques.

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Le Canada et le monde entier sont à un tournant de l’histoire; ils font face à des défis économiques et à des contraintes climatiques sans précédent. Les données indiquent que l’éolien, le solaire et le stockage d’énergie sont maintenant des options répandues et en plein essor offrant des solutions collaboratives performantes, évolutives et très abordables. Ces technologies joueront un rôle de premier plan dans notre réponse aux défis actuels.

L’Association canadienne de l’énergie renouvelable représente plus de 300 entreprises faisant la promotion de l’éolien, du solaire et du stockage d’énergie au Canada. Adhérez-y dès aujourd’hui : https://renewablesassociation.ca/fr/adhesion/.

La reprise économique pourrait contribuer à l’avenir carboneutre du Canada

Les investissements visant à stimuler l’économie dans le contexte de la COVID‑19 doivent appuyer la croissance des énergies éolienne et solaire et du stockage d’énergie.

Le Canada réalise des progrès constants dans l’atténuation des effets dévastateurs de la COVID‑19 sur la santé des Canadiens et l’économie. Même s’il reste encore beaucoup de travail à faire, l’attention du public se tourne vers une autre question : comment les gouvernements peuvent-ils stimuler au maximum la reprise économique? En raison de l’ampleur des investissements requis, il s’agit d’une occasion unique de « rebâtir en mieux », c’est-à-dire de faire en sorte que les nouvelles activités économiques contribuent également à régler d’autres défis importants.

Et il n’y a, pour le Canada, pas de défis plus grands que la lutte contre les changements climatiques.

À la lumière des données climatologiques, le Canada s’est engagé à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Si les avenues en ce sens sont nombreuses, les modélisations et les analyses pointent invariablement vers trois éléments clés :

  • Le Canada doit se doter d’un réseau électrique qui n’émet pratiquement pas de gaz à effet de serre.
  • Le Canada doit augmenter considérablement (doubler) sa production d’électricité et utiliser cette électricité pour remplacer les autres sources d’énergie utilisées dans les transports, les bâtiments et les industries.
  • Le Canada doit augmenter considérablement sa production d’énergies éolienne et solaire, de même que sa capacité de stockage.

Malheureusement, le Canada n’est pas en voie d’atteindre son objectif de carboneutralité. En effet, dans son récent rapport Offre et demande énergétiques à l’horizon 2040, la Régie de l’énergie du Canada estime que la part de production d’électricité sans émissions polluantes au Canada passera de 81 % aujourd’hui à 83 % seulement à l’horizon 2040. Selon les prévisions, la production d’électricité n’augmentera que de 14 %, et même si la production d’énergies éolienne et solaire devrait doubler durant cette période, le gaz naturel, source de gaz à effet de serre, devrait être la principale filière de production d’électricité mise en service.

Les stratégies de relance du gouvernement en réponse à la crise de la COVID‑19 pourraient non seulement créer des emplois largement dispersés et de grande qualité, mais aussi amener le pays à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Pour ce faire, ces stratégies doivent favoriser les éléments suivants :

  • Les travaux demandant une importante main-d’œuvre, comme l’installation de systèmes de production d’énergie solaire et de stockage résidentiels, commerciaux et institutionnels dans tout le Canada.
  • La construction de grandes infrastructures comme des lignes de transmission et des systèmes de stockage, lesquels amélioreront l’intégration et l’utilisation des énergies éolienne et solaire.
  • L’électrification des transports et la production d’hydrogène vert au moyen des énergies éolienne et solaire, lesquelles pourraient ouvrir la porte à de nouvelles applications industrielles tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre des transports.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la relance économique ne passe pas seulement par de nouvelles dépenses : les gouvernements peuvent aussi éliminer les obstacles commerciaux et réglementaires aux investissements dans l’atteinte de la carboneutralité. En voici des exemples :

  • Créer des marchés de l’électricité et des processus d’approvisionnement transparents, justes et concurrentiels axés sur les sources d’électricité et les systèmes de stockage propres les moins coûteux.
  • Faire en sorte que les consommateurs puissent choisir leur source d’électricité, et favoriser l’indépendance énergétique.

Si le Canada veut atteindre la carboneutralité, il faut agir maintenant. Même si 2050 paraît encore loin, 30 ans, c’est très court dans le secteur de l’énergie. La plupart des installations de production construites aujourd’hui seront encore en service après 2040. La construction des grands projets d’infrastructure après leur autorisation, tels que les lignes de transmission, de même que l’obtention des permis nécessaires peuvent prendre des années. La transformation des marchés de l’électricité et de leurs cadres réglementaires est également un processus complexe et chronophage. La réussite souhaitée en 2050 repose sur les décisions prises aujourd’hui. Et les mauvaises décisions pourraient rendre la carboneutralité d’ici 2050 impossible à moins de délaisser des actifs et des investissements.

L’Association canadienne de l’énergie renouvelable a vu le jour le 1er juillet 2020. Elle appuie l’engagement du Canada à l’égard de la carboneutralité et travaille à l’avancement des énergies éolienne et solaire et du stockage d’énergie partout au pays, qu’il s’agisse d’installations de services publics ou d’applications commerciales et résidentielles.

Le Canada se classe déjà parmi les dix meneurs mondiaux pour sa puissance éolienne installée, et parmi les vingt pays ayant la plus grande puissance solaire installée. Dans la dernière décennie, l’énergie éolienne a été la principale filière de production d’électricité mise en service au Canada et est aussi devenue la moins coûteuse. Les coûts liés à l’énergie solaire chutent encore plus rapidement. Forte de ses vastes ressources inexploitées, le Canada peut en faire bien plus.

Les répercussions économiques de la crise de la COVID‑19 pourraient servir de catalyseur. La pandémie nous a forcés à repenser de nombreux volets de notre quotidien et de notre économie. La vie après la COVID‑19 ne sera plus la même, mais elle pourrait être mieux de bien des façons. Pour prendre les changements climatiques et l’objectif de carboneutralité au sérieux, il faut réévaluer l’avenir du réseau électrique et « rebâtir en mieux ».

Il est encore possible de façonner l’avenir souhaité, mais seulement si l’on agit aujourd’hui.

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Tous ensemble : la créativité, l’innovation et la collaboration propulsent la riposte de l’industrie éolienne contre la COVID-19

À l’heure de la COVID-19, l’industrie éolienne poursuit son engagement de longue date auprès des collectivités ontariennes

Ces dernières semaines, alors que l’incertitude régnait chez nous et ailleurs, il a fait chaud au cœur d’entendre parler de gestes de gentillesse et de soutien entre amis et étrangers. Il est manifeste que malgré la distanciation, les gens s’unissent, collaborent et trouvent des solutions.

Chaque jour, je tombe sur de nouvelles histoires d’entreprises qui répondent à l’appel pour combattre la COVID-19 dans leur milieu. L’industrie éolienne ne fait pas exception à la règle; au contraire, il y a bien des exemples d’ingéniosité et de collaboration qui méritent une mention. Des entreprises qui opèrent en Ontario se sont mises à modifier leurs installations afin de produire de l’équipement de protection individuel (EPI), et des exploitants de parcs éoliens ont fait don de leur EPI à des hôpitaux locaux. Afin de soutenir et de protéger leur milieu, plusieurs entreprises membres de l’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA) ont entrepris des initiatives au profit des banques alimentaires, des aînés et des programmes de santé mentale. Sans parler des nombreuses entreprises membres qui ont participé aux initiatives visant à assurer la sécurité alimentaire des pays en voie de développement et à leur fournir de l’EPI et du désinfectant pour les mains.

Les acteurs de l’industrie éolienne ont vite commencé à se rallier et à s’échanger de l’information et des pratiques exemplaires pour pouvoir continuer à exploiter les installations essentielles en toute sûreté et ainsi veiller à ce qu’on ne manque pas d’électricité. Il en est résulté de nouveaux protocoles de distanciation pour les activités d’opération et de maintenance, et une hausse des visites de site virtuelles. Puisque nous sommes un service essentiel, nous avons régulièrement participé à des appels avec des gouvernements, des opérateurs de réseaux et d’autres partenaires de l’industrie pour assurer la santé et la sécurité des collectivités et des employés.

À voir les histoires sur l’amélioration de la qualité de l’air et la réduction des émissions des gaz à effet de serre qu’entraîne temporairement la pandémie partout dans le monde, on ne peut que se rappeler l’importance de la lutte contre les changements climatiques. C’est pourquoi notre équipe continue à travailler fort (bien que ce soit de la maison) pour soutenir les projets d’énergie renouvelables partout au Canada, et garde le cap pour concrétiser sa vision d’un réseau électrique sans émissions d’ici 2050. De plus, nous suivons les répercussions de la situation actuelle sur l’industrie éolienne du Canada et les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Par ailleurs, nous collaborons avec des chefs de file de l’énergie propre pour présenter des idées d’initiatives qui stimuleraient l’économie aujourd’hui et dans un monde postpandémie. Nous avons en outre signé une lettre ouverte qui présente à Ottawa un plan réaliste pour offrir des emplois aux Canadiens à court terme, tout en favorisant une économie diversifiée et sobre en carbone. Et nous continuons à rencontrer des représentants du gouvernement pour faire valoir nos idées.

Il s’agit certainement d’une période sans précédent, mais nous pouvons toujours compter sur la créativité, l’ingéniosité et la collaboration pour aller de l’avant. Faites attention à vous.

Les projets hybrides sont une source viable d’électricité continue

Le Canada joue un rôle important dans la transition mondiale vers des systèmes énergétiques abordables, flexibles, fiables et durables; et des intervenants de partout au pays misent sur cette transformation.

Un récent rapport du Conseil Génération Énergie, un groupe national d’experts, de professionnels de l’industrie et de dirigeants gouvernementaux, présente une vision caractérisée par une augmentation des investissements en électricité propre, une réduction radicale du gaspillage d’énergie et une plus grande utilisation de carburants renouvelables.

Pour mieux comprendre le rôle central du Canada, nous avons rencontré Tom Levy, ingénieur principal et chef de la recherche et du développement en énergie éolienne à Ressources naturelles Canada, au laboratoire CanmetÉNERGIE d’Ottawa.

Transition électrique Canada : Que pensez-vous des progrès accomplis dans la transformation du réseau électrique au Canada? Êtes-vous optimiste?

Tom Levy : Au départ, on cherchait ce qu’il fallait apporter au réseau pour atteindre un taux de pénétration de 5 ou 10 % [d’énergie renouvelable] dans le portefeuille énergétique. Aujourd’hui, on se demande « Et pourquoi pas 100 %? ». Maintenant que les réseaux se sont révélés fiables à des taux de pénétration de 5 et de 10 %, on peut voir plus grand. Les outils choisis pour favoriser la fiabilité à ces faibles taux sont en place et fonctionnent bien, de façon générale. On peut alors voir plus grand et viser un taux de 100 %.

Le Canada a fait des progrès. Les opérateurs de réseaux et l’industrie ont fait avancer notre compréhension de l’exploitation de réseaux électriques avec des taux relativement élevés d’énergie renouvelable.

Quelques projets du genre ont porté fruit ici même au Canada.

À CanmetÉNERGIE-Ottawa, on se questionne sur la suite : comment créer les outils nécessaires pour atteindre le 100 %? Comment modifier les raccordements au réseau? Comment utiliser plus efficacement les ressources reposant sur les convertisseurs pour assurer la fiabilité du réseau? Quels seront les nouveaux outils nécessaires?

Quelle est votre opinion sur la viabilité des projets hybrides regroupant énergie éolienne, énergie solaire et stockage d’énergie?

TL : Selon nos recherches, il faudra exploiter des solutions multitechnologiques. Il est peu probable qu’une seule technologie permette d’atteindre les cibles de réduction du carbone.

On s’attend donc à voir entrer en jeu les énergies éolienne, solaire et hydroélectrique et le stockage – ainsi que l’interconnexion et la demande flexible et combinée – dans la conception du réseau électrique du futur.

En savoir plus: https://transitionelectrique.ca/blog/les-projets-hybrides-sont-une-source-viable-delectricite-continue/