Les modifications proposées au cadre de tarification du carbone de l’Alberta risquent de déstabiliser le marché des crédits compensatoires et de miner des milliards d’investissements dans les énergies propres.
Edmonton, le 16 septembre 2025—L’Association canadienne de l’énergie renouvelable (CanREA) craint que les changements au programme TIER (Technology Innovation and Emissions Reduction) annoncés aujourd’hui (en anglais seulement) par la première ministre Danielle Smith et la ministre Rebecca Schulz viennent compromettre encore durement les investissements déjà engagés dans les énergies propres, en plus de nuire à la capacité de l’Alberta d’en attirer davantage à l’avenir.
Les modifications proposées vont avoir de graves répercussions sur les projets d’énergie renouvelable en cours en Alberta, où le système TIER fait office depuis plus de 15 ans de pierre angulaire du cadre de tarification du carbone industriel. Prisé pour sa stabilité, sa transparence et sa crédibilité, le programme a toujours eu pour grand principe que le secteur privé n’obtienne des crédits que pour les activités où il peut démontrer une réduction tangible des émissions, sur la base stricte du tonnage. Ce principe, qui garantit que les bienfaits environnementaux sont bien réels et mesurables, a permis d’attirer des milliards de dollars d’investissements du secteur privé, en particulier dans les cinq dernières années.
L’annonce d’aujourd’hui vient briser la confiance dans la stabilité et les attentes qui ont jusqu’ici fait l’attrait de l’Alberta pour l’investissement dans les technologies propres. Selon les nouvelles règles, les émetteurs pourraient recevoir des crédits pour des démarches, comme la simple tenue d’études techniques et financières, qui n’entraînent pas de réduction réelle des émissions. Dans certains cas, les installations pourraient engranger les crédits en double : une fois pour la planification, puis encore une fois pour la mise en œuvre. On craint également que les investissements autorisés comprennent les mises à niveau de routine, ou encore des optimisations qui n’apportent pas de véritable réduction des émissions.
CanREA a participé aux consultations du gouvernement, où elle a plaidé pour un processus plus rigoureux – comme il se faisait auparavant – afin qu’il se tienne une analyse sérieuse et approfondie des changements proposés. S’il va de l’avant sans un engagement solide, le gouvernement risque de nuire à la réputation d’un programme qui repose sur près de deux décennies de collaboration en matière de réglementation et de développement de positionnements entre divers intervenants.
« Les membres de CanREA participaient déjà au système TIER et au marché de la compensation carbone. Or, les modifications proposées menacent réellement la crédibilité de tout cet écosystème, avertit Radha Rajagopalan, directrice des affaires politiques pour l’Alberta à CanREA. L’Association craint également que ces changements compromettent la capacité de l’Alberta à satisfaire aux exigences fédérales concernant la tarification du carbone industriel.
« Le système TIER de l’Alberta a longtemps été un modèle de stabilité pour attirer les investissements dans les énergies et technologies propres. Il est surprenant, et même inquiétant, de voir avec quelle soudaineté on vient maintenant changer la donne. Vu toutes les réformes déjà en cours en Alberta, que ce soit sur le marché de l’électricité ou dans la politique publique en général, ces changements fondamentaux au système TIER viennent rendre encore plus difficile un climat déjà rude pour les énergies renouvelables. »
CanREA demeure déterminée à travailler avec le gouvernement de l’Alberta pour s’assurer que tout changement futur au système TIER s’inscrive dans les objectifs de la province et maintienne la confiance des investisseurs dans son avenir énergétique.
Citations
« Les membres de CanREA participaient déjà au système TIER et au marché de la compensation carbone. Or, les modifications proposées menacent réellement la crédibilité de tout cet écosystème. »
« Le système TIER de l’Alberta a longtemps été un modèle de stabilité pour attirer les investissements dans les énergies et technologies propres. Il est surprenant, et même inquiétant, de voir avec quelle soudaineté on vient maintenant changer la donne. Vu toutes les réformes déjà en cours en Alberta, que ce soit sur le marché de l’électricité ou dans la politique publique en général, ces changements fondamentaux au système TIER viennent rendre encore plus difficile un climat déjà rude pour les énergies renouvelables. »
— Radha Rajagopalan, directrice des affaires politiques pour l’Alberta, Association canadienne de l’énergie renouvelable (CanREA)
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